- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
Avant d'aborder mon avis proprement dit, il est nécessaire de revenir sur deux points importants du film. Tout d'abord, il faut savoir qu'Annihilation est une adaptation du premier tome de la trilogie du Rempart Sud de Jeff VanderMeer. Une trilogie de romans que je n'ai pour le moment pas encore lue. Par conséquent, je n'aborderai pas le sujet de la fidélité ou de l'infidélité par rapport au roman original, même si j'ai cru comprendre qu'Alex Garland, scénariste et réalisateur du film, avait pris certaines libertés vis-à-vis du livre. Ce qui, personnellement, ne me surprend pas, étant donné qu'une adaptation sur le grand écran nécessite forcément certaines modifications.
Le deuxième point important est que le film n'a été diffusé en France que sur Netflix. La raison de ce traitement particulier vient tout simplement du producteur David Ellison, qui, après des projections tests, jugeait le film trop intellectuel. Et quand un producteur pense ce genre de choses, on sait ce que cela peut parfois donner. Dans le cas d'Annihilation, Ellison souhaitait changer le personnage de Lena ainsi que la fin du film, mais Scott Rudin, également producteur, et surtout Alex Garland, refusaient toutes modifications. Résultat : c'est Netflix qui a pris le projet en charge et un accord fut trouvé. Le film sortirait en salles aux États-Unis, au Canada et en Chine, tandis que dans le reste du monde, il ne serait disponible que sur Netflix.
Certains qualifieront sans doute Annihilation de navet, chiant, prétentieux et sans intérêt. D'autres, en revanche, n'hésiteront pas à l'élever au rang de film culte. Pour ma part, je dois bien avouer que je me suis senti assez perplexe après la vision du film, tout comme je l'étais après avoir revu il y a quelque temps 2001, l'Odyssée de l'espace. Sans être aussi lent et unique en son genre que le célèbre long métrage de Stanley Kubrick, Annihilation n'est quand même pas un film de science-fiction comme les autres, ce qui ne surprendra pas ceux qui ont déjà vu Ex Machina, le précédent très bon film d'Alex Garland.
Peu d’action, un film qui prend le temps de se mettre en place, pas d’effets spéciaux superflus, bref tout l'inverse des blockbusters habituels. Certes, il y a des effets numériques visuellement impressionnants, mais pas autant que dans un Marvel ou un Star Wars, par exemple. Ici, les effets sont au service de l'histoire et non l'inverse. Ceci étant dit, tout n'est pas parfait non plus. Autant j'aime beaucoup les effets liés aux miroitements et aux plantes prenant des formes humaines, autant les espèces de formes bizarres et le clone auxquelles elles donnent naissance à la fin du film, j'ai beaucoup moins apprécié. Cela m'a paru trop artificiel, alors que tout le décor autour est clairement réel.
Un autre aspect du film qui m'a un peu dérouté, c'est son petit côté horreur. Je m'attendais à voir un film de science-fiction assez calme et tranquille, mais pas à ressentir par moments un sentiment de malaise, voire d'angoisse. Je l’avoue, quand je plonge dans un film, je peux facilement avoir peur. J'exagère donc probablement un peu, car le film n'est pas gore et ne cherche pas à vous faire sursauter avec des jumpscares débiles. Mais tout de même, l'histoire se déroule dans une zone qui crée d'horribles créatures. Si l'alligator ne m'a pas trop dérangé, ce n'est pas le cas de l'ours que j'ai vraiment trouvé effrayant, surtout lorsque l'on découvre qu'il est capable d'imiter la voix humaine. Et puis il y a cette séquence se déroulant dans une caserne lorsque l'expédition découvre une vidéo enregistrée par la mission précédente, suivie de la découverte du cadavre dans la piscine. Là encore, rien de vraiment choquant en soi, encore que l'ouverture du ventre… Mais, remis dans le contexte de l'univers, ça fait quand même son petit effet.
Quoi qu'il en soit, tout l'intérêt du film se trouve plus dans son histoire et son univers que dans son visuel. Et pour répondre à la grande question, non, Annihilation n'est pas aussi intellectuel ou compliqué à comprendre que l'on peut le croire. Même s'il aborde de multiples sujets, comme la vie, ses origines et son évolution, ou encore l'être humain et son don pour l'autodestruction, le film prend suffisamment son temps pour permettre aux spectateurs de bien les assimiler. Non, le problème vient de quelque chose à laquelle certains spectateurs ne sont plus habitués : réfléchir. Contrairement à ce que beaucoup semblent croire, il n'est pas nécessaire de tout expliquer dans un film. Certes, les grandes questions de l'intrigue principale trouvent leur réponse à la fin du film, mais d'autres, plus secondaires mais essentielles (oui je sais, c'est un peu contradictoire) n’ont pas de réponse. C'est donc aux spectateurs de faire un effort de réflexion et d'imagination pour combler les manques.
Ainsi, par exemple, est-ce que le miroitement est un acte volontaire d'une race extraterrestre afin d'annihiler l'espèce humaine et de terraformer la planète, ou au contraire, s'agit-il d'un malheureux accident ? À cela, le film ne donne aucune réponse claire, mais laisse quelques indices pour que chacun élabore sa propre théorie. Par ailleurs, la nature même de l'histoire n'est pas tout à fait claire, car il est parfois sous-entendu que tout ceci ne pourrait être qu'une illusion, bien que j'aie un peu de mal à y croire. Il ne faut cependant pas oublier que l'expédition ne démarre réellement qu'après quelques jours, dont les membres de l'équipe ne se souviennent même pas. De même, dès le début du film, on nous explique que Lena a disparu depuis plusieurs mois, alors qu'elle-même pense n'avoir disparu que durant quelques jours.
Bien entendu, tout cela peut aussi s'expliquer par les effets du miroitement sur le temps et l'esprit. Au final, si Annihilation paraît aussi déroutant, c'est parce que l'on se retrouve avec autant de réponses que de questions. Le film en lui-même n'est pas si difficile à comprendre, et l'on reconstruit très facilement la chronologie de l'histoire. Toutefois, il demande à devoir obligatoirement théoriser certains de ses aspects et à combler les manques. Pour ma part, j'ai quand même ressenti le besoin de lire un rapide résumé du film pour bien poser l'histoire dans ma tête avant de faire ma propre interprétation et d'écrire mon avis sur le film.
Le film n'est cependant pas exempt de défauts, surtout du côté du scénario. Qu'il y ait des manques volontaires dans l'histoire pour pousser les spectateurs à les combler, pourquoi pas ? C'est même la grande force du film, et c'est quelque chose que personnellement j'apprécie beaucoup. Il y a quand même certains détails qui me chiffonnent. Par exemple, pourquoi Lena saute dans l'eau pour sauver sa camarade, en sachant qu'il y a un alligator susceptible de la réduire en charpie ? Et puis d'ailleurs, pourquoi ce même monstre n'a-t-il tout simplement pas emporté sa proie au loin pour la déchiqueter ? De plus, on apprend plus tard qu'il est plutôt surpuissant, grâce aux mutations qu'il a subies, pourtant sa proie s'en sort indemne.
Ou encore, comment fonctionne le centre chargé de surveiller le miroitement ? On dirait un simple laboratoire, avec à peine une dizaine de personnes. Est-ce que ce n'est pas un peu léger pour un phénomène d'une telle ampleur ? Ceci étant dit, à l'écriture de cette question, je me rends aussi compte qu'il n'est pas forcément nécessaire d'avoir besoin d'une base gigantesque pour étudier le miroitement, surtout en sachant que d'ici à quelques semaines, elle sera absorbée par le phénomène.
Un autre problème : comment sont-ils parvenus à cacher un tel phénomène ? L'explication qui nous est donnée, une fuite chimique, est quand même bien légère. Bref, le film est parsemé de ces petites facilités scénaristiques. Certes, rien de dramatique au point de nuire à l'ensemble, mais c'est tout de même bien là, et c'est un peu dommage.
Même si ce n'est pas le sujet qui a le plus retenu mon attention durant le visionnage du film, tant dans l'ensemble, je le trouve finement dosé, je pense qu'il est néanmoins important de revenir sur le fait que la seconde expédition est seulement constituée de femmes. Partant de là, on pourrait croire que le film met en avant une certaine forme de féminisme. Heureusement, il n'en est rien, mais là, je sens que je vais me faire traiter d'odieux sexiste, alors je vais préciser mon point de vue. Sans entrer dans le débat de l'égalité des sexes, qui pour moi ne devrait même pas avoir lieu, tant il est évident que les femmes et les hommes devraient être traités et respectés de la même façon, tout en acceptant le fait qu'il y ait aussi des différences entre les deux sexes, je pense qu'en faire trop n'est cependant pas la meilleure façon de faire avancer ce débat.
Dans le cas d'Annihilation, nous avons bien une femme forte, Lena, mais elle ne l'est pas d'une façon exagérée. D'abord, c'est une ancienne militaire, ce qui justifie son sang-froid et son expertise des armes. Ce qui n'est d'ailleurs à priori pas le cas des autres membres du groupe, à tel point que l'on peut se demander si elles ont reçu un minimum de formation militaire. C'est également elle qui prend son destin et l'histoire en main. Les autres femmes ne sont certes pas en reste, quoiqu'un peu en retrait. Chacune d'elles a sa raison personnelle et professionnelle pour faire partie de l'expédition, ainsi qu'une réelle fonction dans l'histoire. En fait, les différents rôles auraient pu tout aussi bien être tenus par des hommes, ce qui est d'ailleurs d'une certaine manière le cas, puisque l'expédition précédente n'était composée que d'hommes. Ce qui, je trouve, renforce le traitement égalitaire des sexes tout en respectant les différences, car chaque groupe n'aborde pas de la même façon les dangers et les découvertes.
En conclusion, si je devais résumer mon avis en un mot, ce serait "perplexe". Pourtant, j'aime ce genre de films de science-fiction, pas forcément spectaculaires, une histoire qui prend le temps de se mettre en place, une excellente idée de base (celle du miroitement), le traitement de plusieurs sujets, des questions qui demeurent en suspens, une ambiance vraiment unique, un univers crédible… Bref, Annihilation est un film vraiment intéressant et qui a tout pour me plaire. Alors pourquoi suis-je toujours aussi perplexe ? Franchement, je ne sais pas. Le film n'est certes pas sans défauts, mais ils ne sont pas pour autant rédhibitoires. En fait, l'image du film lui-même, cette question qui reste en suspens, est ce qui fait qu'Annihilation a désormais une place si particulière parmi tous les films que j'ai pu voir jusqu'à présent. Un film étrange et particulier, dont le statut changera peut-être le jour où je déciderai de le voir une deuxième fois pour élucider ce mystère.
Le deuxième point important est que le film n'a été diffusé en France que sur Netflix. La raison de ce traitement particulier vient tout simplement du producteur David Ellison, qui, après des projections tests, jugeait le film trop intellectuel. Et quand un producteur pense ce genre de choses, on sait ce que cela peut parfois donner. Dans le cas d'Annihilation, Ellison souhaitait changer le personnage de Lena ainsi que la fin du film, mais Scott Rudin, également producteur, et surtout Alex Garland, refusaient toutes modifications. Résultat : c'est Netflix qui a pris le projet en charge et un accord fut trouvé. Le film sortirait en salles aux États-Unis, au Canada et en Chine, tandis que dans le reste du monde, il ne serait disponible que sur Netflix.
Certains qualifieront sans doute Annihilation de navet, chiant, prétentieux et sans intérêt. D'autres, en revanche, n'hésiteront pas à l'élever au rang de film culte. Pour ma part, je dois bien avouer que je me suis senti assez perplexe après la vision du film, tout comme je l'étais après avoir revu il y a quelque temps 2001, l'Odyssée de l'espace. Sans être aussi lent et unique en son genre que le célèbre long métrage de Stanley Kubrick, Annihilation n'est quand même pas un film de science-fiction comme les autres, ce qui ne surprendra pas ceux qui ont déjà vu Ex Machina, le précédent très bon film d'Alex Garland.
Peu d’action, un film qui prend le temps de se mettre en place, pas d’effets spéciaux superflus, bref tout l'inverse des blockbusters habituels. Certes, il y a des effets numériques visuellement impressionnants, mais pas autant que dans un Marvel ou un Star Wars, par exemple. Ici, les effets sont au service de l'histoire et non l'inverse. Ceci étant dit, tout n'est pas parfait non plus. Autant j'aime beaucoup les effets liés aux miroitements et aux plantes prenant des formes humaines, autant les espèces de formes bizarres et le clone auxquelles elles donnent naissance à la fin du film, j'ai beaucoup moins apprécié. Cela m'a paru trop artificiel, alors que tout le décor autour est clairement réel.
Un autre aspect du film qui m'a un peu dérouté, c'est son petit côté horreur. Je m'attendais à voir un film de science-fiction assez calme et tranquille, mais pas à ressentir par moments un sentiment de malaise, voire d'angoisse. Je l’avoue, quand je plonge dans un film, je peux facilement avoir peur. J'exagère donc probablement un peu, car le film n'est pas gore et ne cherche pas à vous faire sursauter avec des jumpscares débiles. Mais tout de même, l'histoire se déroule dans une zone qui crée d'horribles créatures. Si l'alligator ne m'a pas trop dérangé, ce n'est pas le cas de l'ours que j'ai vraiment trouvé effrayant, surtout lorsque l'on découvre qu'il est capable d'imiter la voix humaine. Et puis il y a cette séquence se déroulant dans une caserne lorsque l'expédition découvre une vidéo enregistrée par la mission précédente, suivie de la découverte du cadavre dans la piscine. Là encore, rien de vraiment choquant en soi, encore que l'ouverture du ventre… Mais, remis dans le contexte de l'univers, ça fait quand même son petit effet.
Quoi qu'il en soit, tout l'intérêt du film se trouve plus dans son histoire et son univers que dans son visuel. Et pour répondre à la grande question, non, Annihilation n'est pas aussi intellectuel ou compliqué à comprendre que l'on peut le croire. Même s'il aborde de multiples sujets, comme la vie, ses origines et son évolution, ou encore l'être humain et son don pour l'autodestruction, le film prend suffisamment son temps pour permettre aux spectateurs de bien les assimiler. Non, le problème vient de quelque chose à laquelle certains spectateurs ne sont plus habitués : réfléchir. Contrairement à ce que beaucoup semblent croire, il n'est pas nécessaire de tout expliquer dans un film. Certes, les grandes questions de l'intrigue principale trouvent leur réponse à la fin du film, mais d'autres, plus secondaires mais essentielles (oui je sais, c'est un peu contradictoire) n’ont pas de réponse. C'est donc aux spectateurs de faire un effort de réflexion et d'imagination pour combler les manques.
Ainsi, par exemple, est-ce que le miroitement est un acte volontaire d'une race extraterrestre afin d'annihiler l'espèce humaine et de terraformer la planète, ou au contraire, s'agit-il d'un malheureux accident ? À cela, le film ne donne aucune réponse claire, mais laisse quelques indices pour que chacun élabore sa propre théorie. Par ailleurs, la nature même de l'histoire n'est pas tout à fait claire, car il est parfois sous-entendu que tout ceci ne pourrait être qu'une illusion, bien que j'aie un peu de mal à y croire. Il ne faut cependant pas oublier que l'expédition ne démarre réellement qu'après quelques jours, dont les membres de l'équipe ne se souviennent même pas. De même, dès le début du film, on nous explique que Lena a disparu depuis plusieurs mois, alors qu'elle-même pense n'avoir disparu que durant quelques jours.
Bien entendu, tout cela peut aussi s'expliquer par les effets du miroitement sur le temps et l'esprit. Au final, si Annihilation paraît aussi déroutant, c'est parce que l'on se retrouve avec autant de réponses que de questions. Le film en lui-même n'est pas si difficile à comprendre, et l'on reconstruit très facilement la chronologie de l'histoire. Toutefois, il demande à devoir obligatoirement théoriser certains de ses aspects et à combler les manques. Pour ma part, j'ai quand même ressenti le besoin de lire un rapide résumé du film pour bien poser l'histoire dans ma tête avant de faire ma propre interprétation et d'écrire mon avis sur le film.
Le film n'est cependant pas exempt de défauts, surtout du côté du scénario. Qu'il y ait des manques volontaires dans l'histoire pour pousser les spectateurs à les combler, pourquoi pas ? C'est même la grande force du film, et c'est quelque chose que personnellement j'apprécie beaucoup. Il y a quand même certains détails qui me chiffonnent. Par exemple, pourquoi Lena saute dans l'eau pour sauver sa camarade, en sachant qu'il y a un alligator susceptible de la réduire en charpie ? Et puis d'ailleurs, pourquoi ce même monstre n'a-t-il tout simplement pas emporté sa proie au loin pour la déchiqueter ? De plus, on apprend plus tard qu'il est plutôt surpuissant, grâce aux mutations qu'il a subies, pourtant sa proie s'en sort indemne.
Ou encore, comment fonctionne le centre chargé de surveiller le miroitement ? On dirait un simple laboratoire, avec à peine une dizaine de personnes. Est-ce que ce n'est pas un peu léger pour un phénomène d'une telle ampleur ? Ceci étant dit, à l'écriture de cette question, je me rends aussi compte qu'il n'est pas forcément nécessaire d'avoir besoin d'une base gigantesque pour étudier le miroitement, surtout en sachant que d'ici à quelques semaines, elle sera absorbée par le phénomène.
Un autre problème : comment sont-ils parvenus à cacher un tel phénomène ? L'explication qui nous est donnée, une fuite chimique, est quand même bien légère. Bref, le film est parsemé de ces petites facilités scénaristiques. Certes, rien de dramatique au point de nuire à l'ensemble, mais c'est tout de même bien là, et c'est un peu dommage.
Même si ce n'est pas le sujet qui a le plus retenu mon attention durant le visionnage du film, tant dans l'ensemble, je le trouve finement dosé, je pense qu'il est néanmoins important de revenir sur le fait que la seconde expédition est seulement constituée de femmes. Partant de là, on pourrait croire que le film met en avant une certaine forme de féminisme. Heureusement, il n'en est rien, mais là, je sens que je vais me faire traiter d'odieux sexiste, alors je vais préciser mon point de vue. Sans entrer dans le débat de l'égalité des sexes, qui pour moi ne devrait même pas avoir lieu, tant il est évident que les femmes et les hommes devraient être traités et respectés de la même façon, tout en acceptant le fait qu'il y ait aussi des différences entre les deux sexes, je pense qu'en faire trop n'est cependant pas la meilleure façon de faire avancer ce débat.
Dans le cas d'Annihilation, nous avons bien une femme forte, Lena, mais elle ne l'est pas d'une façon exagérée. D'abord, c'est une ancienne militaire, ce qui justifie son sang-froid et son expertise des armes. Ce qui n'est d'ailleurs à priori pas le cas des autres membres du groupe, à tel point que l'on peut se demander si elles ont reçu un minimum de formation militaire. C'est également elle qui prend son destin et l'histoire en main. Les autres femmes ne sont certes pas en reste, quoiqu'un peu en retrait. Chacune d'elles a sa raison personnelle et professionnelle pour faire partie de l'expédition, ainsi qu'une réelle fonction dans l'histoire. En fait, les différents rôles auraient pu tout aussi bien être tenus par des hommes, ce qui est d'ailleurs d'une certaine manière le cas, puisque l'expédition précédente n'était composée que d'hommes. Ce qui, je trouve, renforce le traitement égalitaire des sexes tout en respectant les différences, car chaque groupe n'aborde pas de la même façon les dangers et les découvertes.
En conclusion, si je devais résumer mon avis en un mot, ce serait "perplexe". Pourtant, j'aime ce genre de films de science-fiction, pas forcément spectaculaires, une histoire qui prend le temps de se mettre en place, une excellente idée de base (celle du miroitement), le traitement de plusieurs sujets, des questions qui demeurent en suspens, une ambiance vraiment unique, un univers crédible… Bref, Annihilation est un film vraiment intéressant et qui a tout pour me plaire. Alors pourquoi suis-je toujours aussi perplexe ? Franchement, je ne sais pas. Le film n'est certes pas sans défauts, mais ils ne sont pas pour autant rédhibitoires. En fait, l'image du film lui-même, cette question qui reste en suspens, est ce qui fait qu'Annihilation a désormais une place si particulière parmi tous les films que j'ai pu voir jusqu'à présent. Un film étrange et particulier, dont le statut changera peut-être le jour où je déciderai de le voir une deuxième fois pour élucider ce mystère.
Commentaires
Enregistrer un commentaire