[PLOG-Ciné] Les aventures de Buckaroo Banzai à travers la huitième dimension

 
 
Les Aventures de Buckaroo Banzai à travers la Huitième Dimension fait partie de ces films cultes dont je n'ai eu de cesse d'entendre parler ici et là depuis des années. Non seulement cela a attisé ma curiosité, mais j'ai également pris note de le voir sur ma longue liste des films à regarder.

Hélas, lorsque le jour est venu, j'ai été très déçu. Pourtant, sur le papier, Les Aventures de Buckaroo Banzai à travers la Huitième Dimension s'annonçait plutôt bien. Un héros capable de quasiment tout faire : scientifique, médecin, rockstar, tireur d'élite, manieur de sabre, Etc. Mélange plus ou moins improbable des cultures américaines et japonaises jusqu'à son nom. Il se retrouve embarqué avec sa bande de potes dans une aventure qui le confronte à des créatures venues d'une huitième dimension. Dans le genre d'histoire complètement délirante, j'avoue que l'idée me plaisait beaucoup.

Malheureusement, si on excepte les acteurs qui s’en donnent visiblement à cœur joie, notamment les méchants qui surjouent clairement exprès, le reste du film ne fonctionne pas. Et cela se ressent dès les premières minutes. Tout commence avec un texte jaune qui défile sur un fond noir, ce qui n'est pas sans rappeler Star Wars, d'ailleurs. Puis s'ensuit la présentation du personnage principal, pour qui il est tout naturel de pratiquer une chirurgie du cerveau avant de piloter une voiture à réaction, puis de traverser la huitième dimension grâce à sa dernière invention, pour enfin fêter le tout avec un concert de rock dans une boîte de nuit.

Le problème, c'est que tout nous est présenté de façon très directe, sans véritable justification pour rationaliser un peu le tout. C'est comme ça, soit le spectateur l'accepte, soit il décroche. Par ailleurs, cette introduction révèle un autre gros problème du film : il se prend beaucoup trop au sérieux. L'histoire et l'univers sont très clairement du second degré, cela est pourtant traité au premier degré. Les personnages agissent comme si tout ce qui leur arrive était tout à fait normal, alors qu'ils évoluent dans un univers complètement loufoque. Si bien que cela crée un décalage qui nous empêche de nous immerger dans le film.

De plus, cela a pour conséquence de rendre les incohérences encore plus visibles. Dans un film réellement comique, on en rit tout simplement ou on n'y prête pas attention. Sauf que ce n'est pas le cas ici. Par conséquent, on se demande par exemple pourquoi ces abrutis d'aliens ne trouvent pas le fameux propulseur à oscillation dans le sac de Penny, alors qu'un autre personnage le trouve plus tard dans ce même sac. Si le film ne se prenait pas autant au sérieux, on se serait juste dit que les Lectoids sont juste un peu cons, comme ils sont sensés l'être d'ailleurs.

Comme si cela ne suffisait pas, le tout est amplifié par une réalisation et un montage incroyablement plats. Que la mise en scène soit assez classique, passe encore, mais que le film manque à ce point de rythme, d'ambiance et même de tension durant les scènes les plus importantes, ce n'est juste pas possible. Ainsi, par exemple, durant le dernier acte, on a l'impression que les personnages pénètrent tranquillement dans la tanière des Lectoids, alors que l'on devrait avoir l'impression qu'ils s'infiltrent dans un nid de frelons.

Si le cinéma a inventé certains codes auxquels nous sommes désormais habitués, c'est pour de bonnes raisons. Certes, on peut les contourner, voire les démolir pour faire tout autre chose. Je n'ai rien contre ce genre d'expérimentation ou contre une volonté de faire le contraire de ce qui se fait habituellement ou de ce qui a du succès. Mais, pour contourner les règles, encore faut-il bien les connaître. Or, je n'ai pas eu l'impression que ce soit réellement le cas ici.

Enfin, j'ose à peine parler des effets spéciaux. Même pour l'époque, je ne les ai absolument pas trouvés convaincants. Si encore il s'agissait d'une vraie comédie, cela ne serait pas bien grave et contribuerait même à rendre le film encore plus drôle. Sauf que, comme je l'ai déjà évoqué, Buckaroo Banzai est traité comme un film sérieux. Par conséquent, les effets spéciaux, les maquillages et les costumes m'ont paru juste moches.

En conclusion, pour sa volonté de vouloir faire quelque chose de différent, pour son héros multitâche, son univers décalé et son histoire loufoque, le tout donnant un résultat complètement "what the fuck", je comprends que Les Aventures de Buckaroo Banzai à travers la Huitième Dimension soit devenu pour certains un film culte. Malheureusement, le traitement si bancal, plat et premier degré fait que, pour moi, ce film est juste un bon gros nanar.
 

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